Le monde de Charlotte. Chap. 18 : Ah, ce cher Gewurzstraminer !
Je ne me rappelle plus qui a dit que les hommes ne comprenaient pas grand-chose aux affaires du cœur. Était-ce Madame X, Louise Deschâtelets ou Janette Bertrand ? Peu importe : l’important est que la chose est vraie. J’en veux pour preuve le comportement de ce cher Gewurztraminer après le souper de l’autre soir chez ma sœur Guylaine. Vous vous rappellerez qu’il avait perdu ses moyens en me voyant, puis qu’il m’avait fixé du regard tout le long du repas, ce qui avait allumé dans les yeux de ma sœur les braises ardentes de la jalousie. Heureusement, Julio avait été là pour me témoigner son affection et faire la conversation. Autrement, je ne suis pas sûre de la tournure qu’aurait prise la soirée. Aussi, quelle ne fut pas ma surprise quand le surlendemain, môssieur a eu l’audace de me téléphoner. Qui c’est, a chuchoté entre mes seins un Julio encore plein de vigueur. Chut, lui ai-je répondu en ramenant le couvre-lit sur mon corps, c’est le petit copain d