Marc-Antoine
C’est un grand soir à la galerie Jacques Main : un peintre québécois de renommée internationale y expose ses dernières créations. Aussi, tout le gratin montréalais s’entasse dans la salle. S’y côtoient des financiers, des vedettes du petit et du grand écran, des célébrités sportives et, comme toujours, des politiciens. Plusieurs sont là pour se montrer en compagnie de l’artiste, pour étaler leur culture ou pour entretenir leur réseau social. Bien peu prennent le temps d’apprécier les œuvres accrochées aux cimaises. Au centre de cet aéropage mondain se tient l’artiste, tout de blanc vêtu tel un Classel. Souriant aux uns comme aux autres, il répond avec emphase à toutes les questions. On sent qu’il savoure pleinement son « quinze minutes de gloire ». Un homme modestement vêtu se déplace d’un groupe à l’autre, appareil-photo à la main, pour immortaliser l’événement. Il s’agit de Marc-Antoine, un incel de trente-quatre ans, étalagiste le jour dans une succursale