Mathis et Laura : Épilogue

  

Bon sang que je m’étais attaché à Mathis et Laura. Pendant presque neuf mois, soit l’équivalent d’une grossesse, j’ai vécu des moments merveilleux avec eux. Certes, j’abhorrais leur libertinage lorsqu’ils vivaient sous mon toit, mais j’ai vite appris à apprécier leur ouverture sur le monde, leur côté fonceur et leur capacité d’émerveillement. J’ai même envié leur naïveté, laquelle m’a souvent fait rire.

Mathis et Laura ont rapidement compris que j’avais écrit la lettre apocryphe du pirate Maboule pour leur faire découvrir nos voisins américains. Jamais je n’aurais pensé qu’ils y découvriraient une nouvelle religion : le pastafarisme. Qui aurait cru que nos voisins combattraient la religion par la religion, l’enseignement du « dessein intelligent » par un spaghetti aux boulettes de viande ? Certainement pas moi !

Créé en 2005 par Bobby Henderson, le pastafarisme s’est répandu dans le monde comme une traînée de poudre. On trouve aujourd’hui des communautés pastafariennes partout en Europe, en Océanie et même en Russie où récemment des croyants ont eu à choisir entre le goulag et l’exil.

Le pastafarisme va-t-il perdurer ou s’évanouir aussi rapidement que les autres parodies de religion comme la Licorne rose et la Théière de Russell ? Personnellement, j’opterais pour la persistance en raison de l’association du pastafarisme avec le mouvement pirate, très populaire aux États-Désunis, et de son aspect festif très rassembleur. Si le pirate Maboule était encore en vie, je suis convaincu qu’il adhérerait au pastafarisme, ne serait-ce que pour mieux combattre les changements climatiques. Nul doute aussi qu’à l’occasion, il se mettrait une passoire sur la tête !

J’ai terminé mon roman la semaine dernière. Je suis très fier du résultat : dix mille mots, des illustrations pertinentes et quelques références utiles. Conformément à la recommandation de mon agente littéraire, j’ai soumis mon tapuscrit à la prestigieuse maison d’édition Les Oubliettes. Il ne me reste plus qu’à attendre le jugement de leur comité de lecture.

Que vais-je faire maintenant sans Mathis et Laura ? Je pense que je vais aller m’étendre et rêvasser à un nouveau projet d’écriture.

Peut-être que ?

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