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Le tailleur

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      (Le tailleur, huile de G.B. Moroni, 1565)           Vous me trouvez beau, jeune et bien vêtu. Vous avez raison. Sachez toutefois que ma mise n’a d’autre fonction que d’exciter la convoitise des clients qui se présentent à ce comptoir.             Les messieurs envient mon col plissé bien amidonné qui met en valeur ma courte barbe noire, et ce riche pourpoint tout en plis florentins qui avantage mes formes tout en me laissant libre de mes mouvements. Certains reluquent même ces culottes bouffantes, qu’on appelle des hauts-de-chausses, où l’abondance du tissu affine la taille et met en valeur les mollets. Séduits, plusieurs passent commande des mêmes vêtements dans le vain espoir de me ressembler.             Quant aux dames, qu’elles soient mariées, promises ou encore célibataires, toutes, je vous dis bien toutes, monsieur le peintre, succombent à mon apparence. Elles me demandent des robes inutilement dispendieuses dans le fol espoir que je trouve en elles ce qu’elles voien

Je me lance

          Bienvenue chère lectrice/cher lecteur dans mon blogue de textes courts que, tant par humilité qu’en raison de la perception générale du public à l’égard de ce genre littéraire, j’ai intitulé  Traînées d’encre .           Après plus de douze ans d’écriture dans des ateliers ou sur ma table de cuisine, j’ai eu l’idée de rassembler les textes que je préférais pour en faire un blogue. Au début de la compilation, je pensais les présenter sous la forme d’un menu de restaurant littéraire. Il y aurait eu des amuse-gueules (pour les bons mots), des entrées (pour les textes vraiment courts), des plats principaux (pour les nouvelles que j’aimerais bien publier un jour dans des revues) et des desserts (pour les textes, gagnants ou non, présentés dans des concours littéraires). Le résultat aurait certes été amusant, mais il n’aurait pas vraiment reflété la réalité. Surtout que je ne prétends pas être un grand chef de l’écriture, loin de là !           C’est pourquoi, après mûre réflexio