Le flocon de neige

 

Je tombe depuis ma plus tendre enfance

Sans rien pour freiner ma chute, rien pour retenir le temps.

Je glisse parfois à gauche, parfois à droite

Vire à bâbord, redresse à tribord

Convaincu que je décide où je vais

Alors que ce sont les lointains battements d’ailes des papillons

Qui agissent sur ma destinée.

Je suis entouré de mes semblables

Eux aussi en chute libre, eux aussi virevoltant.

Parfois, l’un me touche, se colle à moi.

Nous ne faisons alors qu’un,

Pendant un bref instant,

Celui de faire un enfant.

Puis, c’est la séparation.

À nouveau seul comme une étoile dans le ciel,

Je poursuis ma descente.

 

Aujourd’hui, je commence à distinguer le sol.

Il est calme et blanc.

Mes parents et leurs parents y reposent.

Je sais que très bientôt, j’irai les rejoindre

Et qu’avec eux j’attendrai la fonte des neiges.

Mais, pour le moment, je veux

Que la poudrerie encore me transporte,

Me garde en suspension dans l’air,

Prolonge ma vie de flocon de neige.

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